BANQUE ET FINANCEMENT DES ENTREPRENEURS EN AFRIQUE
Les projets de développement en Afrique ont un impact important sur l’économie. L’un des moteurs de la concrétisation de ses projets est le financement. Le financement bancaire constitue ainsi un levier essentiel pour stimuler la croissance économique, social et favoriser l’inclusion financière. Cependant, bien que les banques offrent des solutions de crédit pour soutenir les entreprises et les particuliers, l’accès aux financements reste un défi de taille et beaucoup se retrouvent incapables de saisir cette opportunité. Par ailleurs, une fois le financement accordé, le suivi demeure un enjeu majeur pour garantir le succès des projets. Quelles sont les dynamiques de l’accès aux financements et quelles sont les mesures d’accompagnement mises en place afin d’aider les demandeurs de crédits à concrétiser leurs idées ? STRUCTURATION DE FINANCEMENT DES PROJETS DANS LES BANQUES AFRICAINES La conception du cadre de financement des projets dans les banques africaines n’est pas un enjeu anodin en matière de croissance économique sur le continent. Elle prend principalement la forme de prêts aux entreprises combinés le plus souvent à des financements participatifs et des arrangements public-privé tenant compte des réalités locales et sectorielles. Les grandes banques panafricaines telles que Ecobank ou United Bank for Africa (UBA) mettent en point des solutions de financement innovantes pour accompagner des projets notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures ou de la production agricole. La Banque Africaine de Développement (BAD) associe jusqu’à présent de façon régulière des banques locales dans le cadre du financement de projets tels des parcs solaires au Maroc ou des lignes ferroviaires au Kenya. L’initiative de la Standard Bank Group en Afrique du Sud, avec son souci financier pour soutenir les PME et les projets d’énergies renouvelables, invite à la réflexion sur le rôle que les banques peuvent être amenées à jouer en catalyseurs d’une croissance économique à bien des égards socialement et écologiquement responsables. Mais du chemin reste à parcourir en matière de financement, notamment en lien avec un plus large accès aux financements, mais aussi par l’atténuation des risques politiques et la mise à disposition de garanties, pour permettre de faire face. Mais le chemin par une approche collaborative semble à ce stade en mesure de permettre d’optimiser l’impact des financements. L’ACCES AUX CREDITS ET FINANCEMENTS Cependant, l’accès au crédit demeure pour bon nombre d’acteurs économiques, et en premier lieu les PME qui constituent 90 % des unités en Afrique, en raison des garanties souvent demandées, des taux d’intérêt élevés et du manque d’information. Les banques UBA et Equity Bank s’efforcent d’y remédier en proposant des solutions sur mesure. Par exemple, UBA a mis en place des crédits simplifiés pour les entrepreneurs, alors qu’Equity Bank déploie des produits de microfinance accessibles aux agriculteurs, même des zones rurales. Ces solutions semblent nécessaires pour faciliter l’accès au financement à tous, mais elles demeurent à compléter pour toucher une majorité d’acteurs. LES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DES DEMANDEURS DE CREDITS Conscientes de ces défis, plusieurs banques africaines se montrent très attentives à renforcer leurs dispositifs et à multiplier les accompagnements destinés à maximiser l’efficacité des financements. Par exemple, la banque Ecobank met en place une plateforme numérique dédiée aux PME pour leur faciliter l’accès à des conseils financiers et des outils de gestion. En parallèle, d’un programme de mentorat et de formation à la bancabilité des demandeurs de crédits tels que celui de la Standard Chartered Bank, l’objectif est d’améliorer leur bancabilité. Fournir des fonds n’est cependant pas l’unique but de ces dispositifs qui visent aussi à transformer les entrepreneurs en véritables moteurs de croissance de l’économie. Le financement, l’accompagnement des entrepreneurs et le développement de l’innovation sont donc intimement liés, eux-mêmes au service d’une approche additive à construire en commun pour doter le secteur d’un écosystème financier inclusif et durable. En définitive, la mobilisation des banques africaines pour le financement des projets et l’accès aux crédits est au cœur des conditions à remplir pour réussir la transformation économique du continent. En apportant une structuration des financements, un accès aux ressources financières et un accompagnement pour ses demandeurs, elles contribuent à surmonter des obstacles historiques dont la non-inclusion financière et la barrière à l’investissement. Mais, pour optimiser leur impact, elles doivent continuer à innover, à développer une synergie avec les acteurs publics et privés, tout en investissant davantage dans la formation et dans la digitalisation. L’avenir du développement économique en Afrique est en effet tributaire d’un écosystème financier structuré, inclusif et accessible à tous, dont les banques sont des pivots incontournables.