LE FINANCEMENT PARTICIPATIF,UN DEFI POUR LES ENTREPRENEURS


Vous êtes à la recherche de financements autres que bancaires pour votre projet ? Il est devenu possible aujourd'hui, grâce à internet, de solliciter des fonds auprès d'un large public via des plateformes de crowdfunding. Ce type de financement peut prendre la forme d'un don, d'un prêt ou d'une prise de participation au capital de votre entreprise. A vous de choisir la formule la plus adaptée à la nature de votre projet et à vos besoins ! Le crowdfunding - ou financement participatif - est une solution de financement de vos projets de création ou reprise et de développement d'activité. Il est, généralement, utilisé en complément d'autres outils de financement comme les prêts d'honneur, les emprunts bancaires, les micro-crédits, etc. C'est également un moyen de constituer autour de vous une communauté qui vous soutient. Le crowdfunding vous permet d'entrer en contact avec des financeurs (des particuliers principalement) qui agissent soit dans une démarche philanthropique (pour aider des projets qui "ont du sens", des projets "coup de cœur"), soit pour en retirer un revenu. Aujourd’hui, une multitude de plateformes pouvant vous aider à financer votre projet entrepreneurial s'intéressent à toutes sortes de projets. ATOUTS ET DEFIS DU CROWFUNDING DANS LE CONTEXTE ENTREPRENEURIAL AFRICAIN Le nombre d’utilisateurs de smartphones était estimé à 2,87 milliards en 2020 dans le monde (source : statista 2022). Et vers la fin 2019, la moitié des habitants du monde n’avaient toujours pas accès à Internet, sachant que la grande majorité d’entre eux vit dans des pays en développement. Parmi les 25 pays les moins connectés au monde, 21 se trouvent en Afrique, néanmoins le rythme auquel l'Internet se développe en Afrique subsaharienne est l'un des plus rapides au monde. Face à des enjeux de développement de plus en plus complexes, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) favorisent l’innovation et permettent aux pays, et notamment ceux de l’Afrique, de s’affranchir du processus de développement traditionnel. Le mobile money en est une illustration parfaite ! Le succès du mobile money (transactions effectuées depuis un téléphone mobile qui peut être alimenté avec un dépôt de cash auprès d'un agent ou d'un commerçant) en Afrique s’explique par son faible taux de bancarisation. Une analyse du secteur du mobile money révèle qu’en 2019, plus de 50 millions de comptes ont été créés par des Africains subsahariens afin de réaliser des transactions financières via leurs téléphones mobiles, représentant du coup une croissance de 12% par rapport à 2018. D’après une étude, l'économie numérique pèse 15,5 % du Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, et une hausse de 10 % de la pénétration du haut débit mobile en Afrique entraînerait un gain de 2,5 % du PIB par habitant. Les TIC permettent d’élargir l’accès aux marchés avec des impacts positifs sur plusieurs secteurs d’activité. C’est qui a motivé la Banque mondiale à investir davantage dans le développement numérique afin de réduire la pauvreté et les inégalités. Le taux de pénétration de l’Internet en Afrique subsaharienne était estimé à 10,84 %, données datant de 2014 (Banque mondiale, 2016). Le taux d'accès à la téléphonie mobile se situe quant à lui entre 40 et 80% dans la majorité des pays d’Afrique subsaharienne, pendant que 20.7% de la population a accès à l'Internet, majoritairement via des smartphones. En effet, l’Afrique comptait plus de 910 millions d’abonnés au téléphone mobile en 2017. Ce nombre comprenait 350 millions d’utilisateurs de smartphones. Et on assiste sur le continent à un pullulement des objets connectés favorisant ainsi le commerce électronique, le paiement mobile et la numérisation des contenus. Le crowdfunding ne devrait pas déroger à cette tendance haussière ! Mais les données actuelles sont très en deçà du potentiel que représente le continent pour le développement du financement collaboratif. En effet, en 2016, l'Afrique comptait 57 plateformes, moins de 2% du total mondial, capitalisant à peine 0,1% des fonds mobilisés au niveau global à travers les plateformes de financement participatif. La majorité de celles-ci sont peu adaptées aux demandes locales, au moment où les plateformes collaboratives génèrent des investissements colossaux à travers les réseaux sociaux et les plateformes peer to peer (c’est un modèle d'échange en réseau où chaque entité est à la fois client et serveur, contrairement au modèle client-serveur), et dans contexte où le crowdfunding connaît chaque année le doublement de son taux de croissance au niveau mondial. Le crowdfunding a des potentialités immenses en Afrique, et nourrissent l’optimisme de ceux qui pensent que ce mode de financement va bousculer positivement les marchés. Dans la plupart des pays africains, les prêts bancaires pour l’agriculture représentent moins de 4% de l’intégralité des prêts bancaires. Le financement participatif pourrait bien jouer un rôle primordial en réhaussant le niveau d’investissement dans ce secteur qui représente le socle du développement sur le continent. Notons que l’Afrique du Sud est en avance par rapport aux autres pays africains avec un marché de crowdfunding plus dynamique et mieux développé. On y retrouve des plateformes de financement participatif qui dominent les marchés nationaux (Afrique du sud) et internationaux (Kenya, Gambie, etc.) tout en se distinguant des autres concurrents évoluant sur le continent par le nombre de projets financés, les levées de fonds, etc. AVANTAGES ET INCONVENIENT DU CROWFUNDING POUR LES ENTREPRENEURS Avec le développement progressif et à un rythme soutenu de l’Internet à la fin des années 1990, suivi de l’avènement des réseaux sociaux, nous avons assisté à l’émergence d’objets connectés et de nouvelles plateformes informatiques facilitant et accélérant le réseautage social (terme qui se rapporte à l'ensemble des moyens « virtuels » mis en œuvre pour relier des personnes physiques ou personnes morales entre elles). Le marché du financement participatif pourrait atteindre 2,5 Milliards de dollars US en 2025 en Afrique selon la Banque mondiale. Cependant, le secteur du crowdfunding qui est confronté à de nombreux freins sur le continent africain, est « un appel ouvert, majoritairement fait via Internet, pour obtenir des ressources financières soit sous forme de don soit en échange du produit futur, d’autres formes de récompenses et/ou de droits de vote, dans le but de soutenir une initiative pour la réalisation de projets ».Il y a le plusieurs types de crowdfunding que nous pouvons regrouper en trois (3) catégories : le prêt, le don et l’investissement. Le crowdfunding reste généralement une alternative efficace pour plusieurs entrepreneur parce qu’il il représente une alternative aux prêts bancaires et autres organismes de crédit, et répond efficacement aux problématiques financières résultant de l’isolement géographique de certaines régions avec des possibilités d’innovation et de croissance locale. Les investisseurs sont répartis aux quatre (4) coins du globe, et peuvent être des nationaux, régionaux ou internationaux ; • il permet aux porteurs de projet de mobiliser des fonds émanant d’une communauté virtuelle (web et mobile) composée d’investisseurs intéressés par des placements spécifiques (en adéquation avec leurs centres d’intérêt) ; il facilite et accélère la mise à disposition des fonds récoltés aux porteurs de projet à travers l’Internet des objets ou IdO (désigne un nombre croissant d'objets connectés à Internet permettant ainsi une communication entre des biens dits physiques et leurs existences numériques) et permettant ainsi de promouvoir les Technologies de l’Information et de la Communication (et notamment le paiement mobile) . Mais cela n’est pas ans risque puisque les grandes plateformes quelle qu’elles soient présentent des failles numériques mais aussi de positionnement des fonds récoltés pour un projet. Sur une plateforme de crowdfunding d’épargne, quelle que soit l’originalité du projet, les investisseurs potentiels doivent y trouver un intérêt, et donc espérer sur un retour sur investissement. De nombreux porteurs de projet n’arrivent pas à récolter les fonds nécessaires au démarrage de leurs activités du fait de la complexité de leurs business model difficiles à appréhender ; • Sur un site de crowdfunding d’auto-collecte, certains candidats à l’entrepreneuriat se heurtent à l’incapacité de leurs propres réseaux (moins développés, à faible pouvoir d’achat, etc.) de proches, d’amis, de collègues …à leur fournir les fonds dont ils ont besoin ; • les pays (dans la majorité des cas) disposant d’une règlementation en matière de crowdfunding perçoivent un impôt plus ou moins élevés sur les fonds collectés à l’intention de futurs entrepreneurs ; • il y a un risque de non-remboursement des investissements déjà acquis, se traduisant par une méfiance vis-à-vis de ce dispositif innovant qu’est le crowdfunding. Par ailleurs, certains bénéficiaires de dons avec récompense n’honorent pas leurs engagements à l’endroit des contribuables. Le « crowdfunding », ou financement participatif, est une idée ancienne remise au goût du jour par l’évolution des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), et permet aux porteurs de projet et aux entreprises déjà en activité d’être en contact avec une communauté prêtent à les soutenir. Il permet de tester des concepts dans le cadre d’une étude de marché et facilite la commercialisation de produits et services innovants. Le crowdfunding est entré dans les habitudes dans bon nombre de pays développés. Mais le concept est presque méconnu en Afrique, bien vrai qu’on assite à un développement timide de son écosystème.